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Focus sur l’Art Décoratif

Focus sur l'Art Décoratif

Les années folles succèdent à la Belle Époque. L’Art Décoratif est un mouvement artistique né en 1910 qui prend son essor au sortir de la première guerre mondiale dans les années 1920 avec une envie de se débarrasser du passé. L’avenir peut désormais être envisagé. L’Art Décoratif appartient à un monde de luxe et d’opulence. Il exprime la modernité d’une bourgeoisie entreprenante et fait référence à un art de vivre à une époque où la mode et les mœurs commencent à se libérer des conventions de la société d’avant-guerre.

En 1925, la France glorifie et diffuse l’Art Décoratif dans le monde entier par l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de Paris et par les Transatlantiques : Des paquebots dont l’intérieur est aménagé par les meilleurs artisans qui mettent en évidence leur savoir-faire. En 1935, sort le Normandie, pour certains une véritable cathédrale sur mer de l’Art décoratif.

L’Art Décoratif est un mélange entre l’ordre, le sophistiqué et le flamboyant. Il se caractérise par la stylisation, la géométrie, la symétrie, l’audace et la répétition. C’est un art qui utilise des contrastes forts avec des couleurs intenses et profondes. Voyager à l’étranger étant devenu populaire, les motifs sont donc souvent inspirés du style gréco-romain et égyptien mais aussi de la nature.

L’architecture de l’Art Décoratif peut être considérée comme une période de transition entre les styles traditionnels et les styles modernes. L’esthétique du design s’est concentrée sur de nouvelles façons de présenter les formes traditionnelles.

Les moyens de transport ayant évolué, passant des fiacres aux voitures, trains et avions, confèrent à la ville une rapidité et un mouvement que les artistes cherchent à représenter à l’aide de lignes aérodynamiques. Peu de maisons sont construites dans le style Art décoratif qui est principalement utilisé dans les bâtiments et les espaces commerciaux.

L’Art Déco n’a pas de matériau de construction privilégié. Même si le béton armé est le plus utilisé, les immeubles bourgeois choisissent majoritairement la pierre de taille et les Immeubles à Bon Marché parisiens se tournent vers la brique. L’architecture de l’Art Décoratif est davantage épurée, les formes sont simplifiées et géométriques. Elle privilégie les angles coupés ou arrondis. Cependant, les artistes de l’Art Décoratif restent très attachés à la décoration extérieure comme intérieure. Ainsi, ils ont recours à une ornementation, parfois abondante. Ils utilisent sans compter les marbres luxueux, les bois précieux, les étoffes soyeuses, les ornements en fer forgé martelé, les bas-reliefs, les frises et moulures dorées et même les colonnes et pilastres inspirés de l’architecture antique.

De nombreux édifices sont devenus incontournables dans le paysage urbain comme par exemple le Cloria Mansions à Nice de Garabed Hovnanian en 1934 et le Chrysler Building à New York de William Van Alen en 1930.

Le Design de l’Art Décoratif est l’œuvre d’artistes visionnaires qui veulent inventer un style original et hors du commun, réservé à la noblesse et à la bourgeoisie. La figure centrale de l’Art décoratif est le designer. Un statut qu’il partage alors avec l’architecte.

Ce dernier conçoit les bâtiments mais confie le soin au designer de créer le mobilier. Jacques-Émile Ruhlmann s’impose comme le maître designer de l’Art décoratif. Pour fabriquer le mobilier, les designers utilisent des pièces uniques. Réalisés avec des matériaux coûteux tels que le bois de palissandre, d’amarante, de zèbre, d’acajou en passant par l’ébène. Les jeux de placages sont excessivement importants dans l’ornementation. Les surfaces étaient polies, laquées, vernies et incrustées d’ivoire, de nacre, de marbre ou de métal.

L’Art décoratif délaisse toutes moulures, sculptures et reliefs. Les sièges, souvent inspirés par le style directoire, sont confortables, très profonds avec des pieds courts. Le bois est peu apparent, généralement recouvert de cuir ou de velours. Le Divan est le siège principal de cette époque. Le fer forgé quant à lui reste à la mode. Il permet de réaliser des piètements de meubles, de luminaires ou encore des encadrements de miroirs. Le plafond des intérieurs Art Décoratif se revêt de suspensions savamment travaillées. Les luminaires sont conçus en opaline, en verre colorés ou en albâtre avec des montures métalliques.

De nombreux Design sont devenus incontournables dans les demeures comme par exemple le fauteuil Club de Joël Callen en 1929 et la Lampe Emeralite de Harrison D. McFaddin en 1909.

La mode vestimentaire de l’Art Décoratif donne naissance à la machine à coudre électrique créée en 1921 par Isaac Merritt Singer : la confection des vêtements se fait beaucoup plus rapidement. C’est également dans cette décennie qu'apparaît le prêt à porter.

Coco Chanel démocratise le look à la garçonne et propose la petite robe noire, surnommée « la Ford de Chanel ». Madeleine Vionnet, de son côté, invente la coupe en biais qui donne une plus grande liberté de mouvement, notamment pour la danse moderne comme le charleston. 

Les femmes libèrent leur corps. Les vêtements doivent être glamour mais confortables. Elles adoptent la silhouette androgyne. Le corset est alors remplacé par un corsage ou un porte-jarretelle. La mode capillaire féminine est la coupe très courte : Un carré court, un bob lisse, un chignon flou, des cheveux plaqués sur la tête ou encore cheveux en vagues et ondulés. La garde robe d’une femme de cette époque est composée de jupes en dessous du genoux, à plis, à fronces ou à fentes, de sweaters, de cardigans, de chapeaux cloche, de chaussures Salaumé, Mary Jane, Richelieu, de costumes tailleurs, de Bijoux de perles et de pierres précieuses, de Headbands ornés de perles, de plumes ou de strass, de robes Flappers, de sacs à main, de gants et de capes.

Du côté des hommes, l’essor du sport automobile influence les vêtements qui doivent être élégants mais confortables : les costumes ne sont pas trop serrés, avec un bas de pantalon large qui touche la chaussure, tandis que la veste de costume est remplacée par les vestons. La mode capillaire masculine est maîtrisée : Les hommes plaquaient leurs cheveux avec de la gomina, en suivant une raie soit au milieu soit sur le côté. La barbe est quant à elle complètement rasée.

La garde robe d’un homme de cette époque est composée de chemises à longues manches, de gilets sans manche de costume, de pantalons de golf, de vestons, de chapeaux fédora, Newsboy, Panamas, melons, canotiers, trilby et bérets basques, de caches poussière, de casquettes chevron, de gants, de cravates agrémentées d’une épingle, de nœud papillon, de bretelles, de cannes,  de chaussures Derbies, Mocassins et Richelieu, de smoking, de boutons de manchettes et de mouchoirs de poche.

L’Art décoratif va progressivement disparaître avec la fin de la IIIème République et la défaite de 1940 mais également au profit de créateurs qui veulent démocratiser le mobilier et en assurer l’accès au plus grand nombre.

 

Sophie Duquénoy

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