De nos jours, le luxe nous évoque les marques de haute-couture, l'authenticité et l'inventivité de grands créateurs. On peut qualifier des produits de “luxueux” grâce à des critères qui leur sont communs. Cela peut être par leur rareté, suivant les faibles quantités de production ou parfois même leur singularité. Il s'agit aussi de l'expertise et du temps requis pour la production du produit, le luxe ne n’est pas compatible avec la production de masse en usine, mais avec des fabricants et ingénieurs ayant un parcours, des compétences et une créativité avérée. Il nous est possible de qualifier quelque chose de luxueux par les matériaux qui le composent, matériaux qui influencent la qualité et la longévité du produit.

Une pratique qui illustre ce dernier point: la maroquinerie. Cet art consiste à concevoir et réaliser des produits tels que les chaussures, les sacs ou les portefeuilles, ces derniers étant les plus notables. Elle se sert notamment de cuir, très souvent animal. L'utilisation du cuir chez l'être humain remonte à l'origine du vêtement, les peaux d'animaux ayant été l'une des premières matières pouvant habiller et servir dans le quotidien. Cependant, cela n'est pas encore défini par le terme de maroquinerie. En effet, cette pratique ne consiste pas simplement à utiliser du cuir mais à le façonner à travers plusieurs étapes chronophages afin de pouvoir s'en servir pour un produit.

ll s'agit d'un art à part entière qui engendre des produits parfaitement uniques, même si vraisemblablement identiques par la minutie qui peut être accordée à chacun. Chaque créateur possède sa marque de fabrique, des techniques et principes d'utilisation du cuir qui lui sont propres. Un aspect également notable de la maroquinerie est la façon dont elle évolue avec et autour de ses matériaux. Effectivement, les cuirs se différencient selon les animaux, les régions et leur traitement. Des facteurs en constante évolution qui parviennent tous à participer à la durabilité temporelle et la qualité des produits.

En prenant ces éléments en compte, il peut paraître évident que la maroquinerie fait partie du luxe. Ce sont des créations uniques, faites à partir de matériaux de qualité et au coût élevé, par des artisans qui cultivent leur art. Cependant, de notre temps, la problématique de l'utilisation de matériaux d'origine animale remet en cause la volonté d'investir dans la maroquinerie. Les produits faits à partir de nouveaux cuirs végétaux, ne seront peut-être plus considérés comme maroquinerie mais plutôt comme les membres d'une nouvelle branche qui s'ajoute au terme global. S’ils parviennent cependant à cohabiter, voire remplacer leurs prédécesseurs efficacement, la maroquinerie n'aura aucune raison de perdre sa place comme l'une des pratiques de luxe les plus anciennes et les plus efficaces.

Florine Bonnelle

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