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Transformer la tradition en luxe

Transformer la tradition en luxe

Chaque année, l'ouverture de la pêche aux homards débute le 1er mai à Saint-Pierre et Miquelon, collectivité d’Outre-Mer française. L'un des produits de la mer les plus appréciés de l’archipel peut être capturé jusqu'au 31 août, le quota étant de quatre crustacés par jour et par plaisancier. Cependant les professionnels locaux se partagent un quota annuel de trente tonnes, cette ressource prometteuse a donné des idées à Jean-Noël de Arburn. Avec deux associés, ils viennent de créer « Homards des îles ». La société a entamé, depuis le début de l'été 2020, la commercialisation de homards vers Paris.

Il ne s’agit pas de homards bretons, mais de homards américains. Ceux pêchés à l’est de l’archipel sont rouges, alors que les spécimens capturés à l’ouest sur les fonds rocheux affichent une couleur proche du bleu. Pour lancer cette activité, il a investi des conteneurs sur le port où il a aménagé une chaîne de conditionnement. Il achète sa matière première à Saint-Pierre pour l’expédier par avion via Halifax ou Montréal, vers Roissy. Les crustacés sont ensuite acheminés vers Rungis pour être récupérés par leurs destinataires. Les homards, pesant de 700 grammes à 3 kilogrammes, sont conditionnés vivants dans des cartons à croisillons. Ils voyagent recouverts de tissus imbibés d’eau de mer et de glace ce qui permet de conserver leur fraîcheur durant tout le trajet. Un code-barre sur la patte garantit la traçabilité de l’animal : sa date de pêche, sa zone de capture et la température de l’eau.

Jean-Noël de Arburn a présenté ses homards à Guy Savoy et Hélène Darroze, qui se sont déclarés intéressés par ce produit particulier se caractérisant selon eux par un petit goût sucré. Le homard venu de Saint-Pierre arrive à Paris au prix de vingt euros le kg. Le homard français des Amériques devrait être compétitif, alors que la demande s’envole. Son origine devrait être un plus commercial. D’abord vendu sous l’appellation « Pays d’origine Saint-Pierre-et-Miquelon », le produit vise à terme l’ombrelle du Pavillon bleu.

 

Armand martin-Gousset

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